Élections professionnelles : « La CFDT sait montrer ses lignes oranges

A ceux qui voteront pour la première fois, comment qualifieriez vous votre syndicat ?

Nous sommes le premier syndicat de France, toujours a faire des propositions auprès des employeurs pour améliorer les conditions de travail et de bien-être, tout en restant indépendants vis-à-vis du politique. On pense que si on change le travail, on change la société. Important : les décisions sont prises avec, pour et par les agents qu’on représente.

Et nous avons une forte implantation, la proximité est notre force. La CFDT dans la fonction publique territoriale, c’est une présence syndicale dans tous les départements. Que vous soyez un agent d’une commune ou d’une intercommunalité ; que vous soyez un agent du secteur social ou des routes dans un département ; ou que vous soyez un agent dans le secteur scolaire, de la maternelle au lycée, vous allez toujours trouver un militant pour accompagner et faire valoir les droits.

Qu’est-ce qui vous différencie des autres syndicats de la territoriale ? En quoi votre conception du dialogue social diffère ?

On va toujours appuyer sur l’importance de faire des propositions négociables. On va aller jusqu’au bout du dialogue social, car on considère que la discussion est primordiale, contrairement à d’autres syndicats qualifiés souvent de « contestataires », en tout cas dans une opposition plus frontale.
On discute beaucoup avec notre base sur nos positions avant. Ce qui a changé depuis 2018 [les dernières élections, ndlr] dans nos modes de négociation, c’est qu’elles étaient, auparavant, collectives. Elles sont maintenant catégorielles, comme dans le cadre du Ségur. On est content du résultat, cela n’est pas la problématique. Mais il nous faut maintenant trouver de nouveaux angles d’attaque par rapport aux négociations salariales qui sont différentes de celles qu’on a pu connaître.

Mais attention, on sait aussi aller dans la rue et montrer nos lignes oranges. Sur l’âge de départ à la retraite, la CFDT a rapidement dit qu’elle était opposée à toute mesure d’âge. Elle ne se contente pas de défendre l’existant, elle réclame aussi l’amélioration de la retraite pour invalidité, de la prise en compte de la pénibilité…

On a de nombreuses possibilités autres que les manifestations ou les grèves. On va voir les parlementaire, les ministres, les maires…

Quelles sont vos revendications pour les territoriaux au niveau national, c’est à dire portées au Conseil supérieur de la fonction publique territoriale ?

Il y en a tellement ! Il y a bien-sûr le sujet des rémunérations : la valorisation des débuts de carrière, la restauration d’amplitudes de carrières, la prise en compte du Smic de manière pérenne… Il y a aussi les sujets santé au travail et pénibilité, la reconversion professionnelle. On aimerait aussi, vraiment, que cela avance sur les injustices qui touchent les temps non complets subis. Mais également mettre la lumière sur ces métiers peu rémunérés de l’enfance et la petite enfance que sont les assistants familiaux et les assistants maternelle…

Enfin, on aimerait répondre à cette question : « Comment faire des accords cadres qui imposent des vraies contraintes aux employeurs ? »

Comment appréhendez-vous la fusion des instances de dialogue social ?

Avec inquiétude mais pas tant que cela : là où cela marchait bien avant, cela continuera. Là ou cela ne fonctionnait déjà pas bien, cela donnera des billes pour que cela ne fonctionne pas mieux.

Il y a un vrai risque, là où une formation spécialisée [qui remplacera le CHSCT au 1er janvier 2023, ndlr] ne sera pas créée, de voir la santé et les conditions de travail moins pris en considération. La prévention après un accident de travail et toutes ces attributions que le CHSCT pouvait avoir, on ne les aura plus.
Dire que le comité social territorial [issu de la fusion CHSCT-comités techniques, ndlr] remplira seul cette obligation, ce n’est pas vrai, même avec toute la bonne volonté du monde. On a déjà prévenu : on ira systématiquement au contentieux a chaque fois que les formations spécialisées ne seront pas mises en place quand elles devraient l’être.

S’agissant du taux de participation, vu le contexte, pressentez vous un regain pour le vote ?

De nombreuses collectivités sont passées au vote électronique. Il y a parfois une mixité avec le vote à l’urne. On craint que cela soit perçu comme complexe par les agents. Le taux de participation est aussi fonction de la volonté et de l’entrain des employeurs. Chez certains, il y a une vraie envie. Ils ont fait des publicités, prévu des facilités pour les agents. Et dans d’autres endroits, on empêche carrément. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est de l’entrave, mais c’est très inégal.

Et puis, il y a un désamour général pour la démocratie qui s’exprime dans les élections habituelles ou dans les élections professionnelles. Cela nous inquiète, parce qu’on est légitime grâce à ce taux de participation. C’est la preuve de la confiance des agents dans le dialogue social.

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